ÁLVARO HERNANDO
Poèmes de “Chicago express”, Pandora Lobo Estepario Productions™ , Chicago 2019
Traduction par Miguel Ángel Real
Treinta y nueve eclipses
La mano sobre el pudor.
El pudor en la mortaja.
La mortaja detrás de la vida.
La vida sobre la ausencia.
La ausencia antes que el olvido.
El olvido ante el silencio.
El silencio cuando el dolor.
El gemido tras el llanto.
La esperanza contra la fe.
La verdad desde el honor.
El honor sobre el veneno.
La víbora en una cuna.
La cuna bajo el poder.
La voz de la madre muerta.
El pan junto con el hambre.
Tus pechos junto a mis labios.
Los versos bajo los números.
La puerta sin cerradura.
Los muertos tras la venganza.
La luz bajo un párpado muerto.
Camille tras el cincel de Rodin.
La lava que limpia el suelo.
El bostezo ante la ciencia.
Bach dentro de un violoncello.
La infancia sobre la arena.
El agua sucia de arena.
La sal de la sed para el agua.
La ceniza en el tiempo.
La palabra para el necio.
La mentira sobre el amigo.
El guiño del hombre tuerto.
Los amores sobre el fuego.
Las alas en el infierno.
La leche caliente en invierno.
La sangre sobre la nata.
La victoria del hombre muerto.
Las cometas en el cielo.
Una mano sobre la piel.
Tu nombre en un pensamiento.
Trente-neuf éclipses
La main sur la pudeur.
La pudeur dans le linceul.
Le linceul derrière la vie.
La vie sur l'absence.
L'absence plutôt que l'oubli.
L'oubli face au silence.
Le silence quand la douleur.
Le gémissement après les larmes.
L'espoir contre la foi.
La vérité depuis l'honneur.
L'honneur sur le poison.
La vipère dans un berceau.
Le berceau sous le pouvoir.
La voix de la mère morte.
Le pain avec la faim.
Tes seins près de mes lèvres.
Les vers sous les chiffres.
La porte sans serrure.
Les morts après la vengeance.
La lumière sous une paupière morte.
Camille derrière le ciseau de Rodin.
La lave qui nettoie le sol.
Le bâillement devant la science.
Bach dans un violoncelle.
L'enfance sur le sable.
Le sel de la soif pour l'eau.
La cendre dans le temps.
La parole pour l'idiot.
Le mensonge sur l'ami.
Le clin d’œil de l'homme borgne.
Les amours sur le feu.
Les ailes en enfer.
Le lait chaud en hiver.
Le sang sur la crème.
La victoire de l'homme mort.
Les comètes dans le ciel.
Une main sur la peau.
Ton nom dans une pensée.
Insomne
Ya no duermo.
Pienso en ti y en qué decirte.
Me cuento que todo esto es una esperanza,
un dolor unido al hueso en hilvanado flojo.
Practico la mirada, con ojos cerrados,
la cara de uno mirándose al espejo
en una oscuridad más densa.
No duermo. Todo desaparece con el dolor.
Cada contracción, cada espasmo
es una conversación a punto de acabar.
Me esmero en certificar las diligencias
que me exige el protocolo
antes de enfrentarme a ese fragor
en que se ha convertido nuestro cruce de miradas.
Te miento y te revuelves contra mí.
Pongo todo mi ejército en una sola línea
dándote la espalda y preparando la defensa.
Repaso el guion, voy a contarte.
Repaso tu papel en la escena,
y hasta el del apuntador.
Repito las oraciones del final,
pues no quiero olvidar el texto en mitad
de nuestra charla.
Tardas en atacar, pero cuando empiezas
allá vas, con tu arma inesperada:
apareces con café y me interrumpes con la taza,
que tiene esa manía de tomar mis labios
y embastarlos con la sangre negra que me regala
una excusa para no llamar al insomnio por tu nombre.
Insomniaque
Je ne dors plus.
Je pense à toi, à quoi te dire.
Je me raconte que tout ceci est un espoir,
une douleur reliée à l'os par une faible faufilure.
Je m'adonne au regard, les yeux fermés,
mon propre visage qui se regarde dans la glace
dans une obscurité plus dense.
Je ne dors pas. Tout disparaît avec la douleur.
Chaque contraction, chaque spasme
est une conversation presque terminée.
Je m'applique à certifier les démarches
que le protocole m'exige
avant de faire face au fracas
qu'est devenu l'échange de nos regards.
Je te mens et tu te retournes contre moi.
Je mets toute mon armée sur une seule ligne
en te tournant le dos pour préparer ma défense.
Je révise le scénario, je vais te raconter.
Je révise ton rôle sur scène,
et même celui du souffleur. Je répète les phrases finales
car je ne veux pas oublier le texte au milieu
de notre conversation.
Tu mets du temps à attaquer, mais quand tu commences
tu y vas, avec ton arme inattendue :
tu surgis avec un café et tu m'interromps avec la tasse,
qui a cette manie de prendre mes lèvres
et les bâter du sang noir qui m'offre
une excuse pour ne pas nommer l'insomnie par son nom.
Luces
Las luces son anuncio de la muerte,
de la oscuridad que esconden.
Los silencios anticipan al grito,
y la suciedad al agua pura.
Así funciona el nacer de una estrella,
dentro de un ojo que hoy es ciego,
pero mañana un color con forma de pregunta.
Lumières
Les lumières sont l'annonce de la mort,
de l'obscurité qu'ils cachent.
Les silences anticipent le cri,
et la saleté l'eau pure.
C'est ainsi que fonctionne la naissance d'une étoile,
dans un œil qui aujourd'hui est aveugle,
mais demain une couleur en forme de question.
Tristeza
Reposar las manos en un vientre frío
componer una sinfonía de silencio sobre una página en
blanco
en piel del árbol muerto,
y conformar una palabra nueva que explique el color negro
cuando todo alrededor es ruido de fuego
caricia de humo.
Empezar la frase por la condición,
enterrando a un palmo de la superficie
la constelación que rige las inecuaciones
que atan los sueños a los logros.
Da igual el resultado de la rima
pues siempre habrá que masticar sal.
Tristesse
Reposer les mains sur un ventre froid
composer une symphonie de silence sur une page
blanche
au pied de l'arbre mort,
et constituer un mot nouveau qui explique la couleur noire
quand tout autour est un bruit de feu
caresse de fumée.
Commencer la phrase par la condition,
en enterrant tout près de la surface
la constellation qui régit les inéquations
qui lient les rêves aux réussites.
Peu importe le résultat de la rime
car il faudra toujours mâcher du sel.
Calles perdidas
Mis palabras son calles
de direcciones cambiantes
enmarañados cruces
atestados parques.
Mis palabras son ciudad vieja
aldea humilde
pequeña plaza en una villa olvidada
y suerte de suburbano enhebrado en el alma.
Mis palabras son pocas,
hermanas de mis hermanos,
susurros para iniciados
y gritos para los ausentes.
Amo los laberintos del lenguaje
en los que transitamos
para encontrarnos
los que vivimos perdidos.
Rues perdues
Mes paroles sont des rues
aux adresses changeantes
des carrefours enchevêtrés
des parcs bondés.
Mes paroles sont une vieille ville
un humble hameau
une petite place dans une ville oubliée
et un quelconque train de banlieue enfilé dans l'âme.
Mes paroles sont rares,
sœurs de mes frères,
des murmures pour initiés
et des cris pour les absents.
J'aime les labyrinthes du langage
où nous circulons
pour nous retrouver
nous qui vivons perdus.
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